Le "Shutdown" de l'administration Américaine affect les services de prévision météorologique aux États-Unis mais potentiellement aussi les autres services météorologiques dans le monde.
Depuis l’échec sur l’accord budgétaire au Sénat Américain fin 2018, les services météorologiques de la NOAA qui dépendent de l’administration fédéral, subissent de plein fouet ce “shutdown” historique.
Cela a pour conséquence, la réduction des équipes de prévision météorologique au sein du NWS, mais pas seulement. Bien qu’une présence réduite, permette toutefois d’assurer la sécurité de milliers d’Américains sur les conditions météorologiques et événements violents, et ce, parfois sans que ceux-ci soient payés pour en assurer la permanence.
Les conséquences sont dramatiques et cela pourrait aussi avoir des répercussion sur le reste du monde et en particulier sur les prévisions météorologiques mondial.
Ainsi, pour pouvoir établir des prévisions, un certain nombre d’outils sont nécessaires afin de pouvoir faire fonctionner et alimenter les supers calculateurs et par conséquent, prédire le temps qu’il fera.
Ces outils sont principalement les ballons sondes, lancés deux fois par jours à plusieurs endroits dans le monde, ceci afin de sonder les différentes couches de l’atmosphère, les radars Doppler qui permettent de visualiser les précipitations, mais également les nombreuses stations météo dispersées à travers tout le pays ainsi que plein d’autres outils indispensables au bon fonctionnement des systèmes de prévision et d’alerte météorologique.
Dan Sobien, le président du NWSEO (National Weather Service Employees Organization) à fait part au site d’information météo (weather.com) que certains de leurs bureaux allaient bientôt manquer de fournitures critiques permettant la collecte d’information sur l’état de l’atmosphère et en particulier les éléments permettant le lancement de ballon sonde.
Il cite notamment le cas d’Hawaï, où ses équipes disposent de moins d’une semaine de réserve de ballons, d’hélium et de packs d’instruments de mesure. Bien qu’ils aient commandé en urgence ces équipements, ils n’ont toujours rien reçu.
Certains bureaux du NWS comme celui de Boston, à tout simplement dû arrêter le lancement de ses ballons car ils n’étaient plus en mesure de pouvoir payer leur fournisseurs.
Comme mentionné plus haut, les données des ballons sondes du monde entier sont utilisées dans les modèles de prévision et les données recueillies sont ainsi injectées dans le système de calcule des prévisions météorologiques. Perdre ces données pourrait engendrer des lacunes ou des informations erronées dans l’établissement du ou des modèles météo, et ainsi affecter les prévisions sur le territoire Américain mais également tout autour du globe.
Pour rappel, les modèles météorologiques font partir des outils les plus importants pour la prévision du temps. Les données en altitude, les données de radio sondage (ballon sonde), ainsi que les observations de surface (station météo au sol) et les données satellites, sont intégrées dans ces modèles informatiques (GFS, NAM, RAP, ECMWF, COSMO, etc) et produisent ensuite des prévisions météorologiques qui sont interprétées et analysées par les spécialistes.
Mais l’envoie de ballon sonde n’est pas le seul problème auquel doit faire face la NOAA. En effet, cela signifie également le chômage technique pour certains employés, comme des techniciens et d’autres membres du personnel de maintenance, en particulier ceux responsables de l’entretien et de la réparation des radars Doppler. Ainsi, en cas de panne ou de dommage survenu à l’un de ces derniers, ceux-ci pourraient tout simplement ne pas êtres réparés et donc, priver un nombre important de résident, de système d’alerte tempête/tornade.
En dépit de ce “Shutdown” historique, le NWS assure toutefois garantir la sécurité des citoyens Américains et continuera à surveiller la situation météorologique ainsi qu’à informer la population en cas d’événement majeur.
Cependant, si la situation devait perdurer, cela pourrait, à long terme, avoir des conséquences dramatiques, en particulier pour les États-Unis, mais aussi pour les autres services météorologiques à travers le monde qui exploitent les données provenant du pays de l’Oncle Sam.
Les autres pays devront-ils ainsi venir en aide et fournir à l’administration Trump les éléments essentiels aux lancements des ballons sondes ? La question est lancée… Mais espérons que ce conflit se résolve avant l’arrivée de la prochaine saison des tempêtes.